L’avenir de la musique centrafricaine: mythe ou réalité?

18 octobre 2012

L’avenir de la musique centrafricaine: mythe ou réalité?

Depuis quelques décennies, la musique centrafricaine s’est apparentée à la rumba congolo-zaïroise caractérisée par un rythme très dansant, avec les anciens orchestres tels que Musiki, Centrafrican Jazz, Canon Stars, Super Stars, Commando Jazz, Makembe, Tropical Fiesta, Cool Stars, Ouaka Stars, Zokela pour ne citer que ceux-là.

La musique centrafricaine moderne existe même si elle est inconnue sur la scène internationale. L’absence d’une politique culturelle a « ghettorisé » cette musique. Cette musique est née dans les années 50, période où la rumba cubaine et le high-life venus du Ghana faisaient fureur en Afrique centrale. La République Centrafricaine n’était pas demeurée insensible au nouveau courant puisque les musiciens de l’époque reprenaient à Bangui des morceaux populaires cubains et ghanéens qui étaient diffusés sur le puissant émetteur de radio Brazzaville installée par les colons français.

Parmi les pionniers centrafricains, l’on peut citer : Jean-Marc LESOI, Jean MAGALET, Dominique EBOMA, Prosper MAYELE, BEKPA, et Jimmy ZAKARI surnommé Jimmy de l’hawaïenne par les zaïrois. Ces figures ont participé à la création de la rumba congolo-zaïroise compte tenu du fait que Jimmy ZAKARI avait évolué tantôt à Brazzaville et tantôt à Kinshasa où il fut le professeur de guitare du célèbre musicien zaïrois Franco LUAMBO.


Paulo KAMBA (Congo), Jimmy ZAKARI (Centrafrique) et WENDO (Zaïre) sont les précurseurs de la rumba congolo-zaïroise. Le manque de moyens de production et de promotion a mis sous silence la musique centrafricaine. A l’intérieur du pays, les groupes se forment et disparaissent par manque de structuration et de soutien. Quelques orchestres populaires agrémentent les soirées banguissoises dans les principaux bars dancings de la place : Musiki, Canon Stars, Super Stars, Commando Jazz, Tropical Fiesta Et Les Zokela

Les difficultés rencontrées par les artistes ont contraint certains à l’exil où ils trouvent une occasion de faire connaître leur talent à l’étranger. C’est ainsi qu’on trouve à Paris les chanteurs comme Charlie Perriere, Sultan Zembellat, Laskin Ngomateke, Baba By-Gao, Lea Lignanzi, Leonie Kangala, Frederic Kangala, Bebe Matou, Delmas Kelou et Judes Bondeze, à Douala et récemment à Paris Idylle Mamba, qui se produisent en concert et en disque.

Mais on n’oubliera pas, quelques groupes qui, contre vent et marrées continuent d’agrémenter le public banguissois en produisant des spectacles et en chantant de très bons morceaux notamment les artistes OZAGUIN, NGOU TI WA avec des chansons évoquant des thèmes d’amour, de savoir vivre, de tristesse,…
La musique moderne centrafricaine véhicule le sango qui est la langue nationale et officielle parlée par toute la population. Elle représente un atout dans ce pays puisqu’elle véhicule le sango pour éduquer, sensibiliser la population et favoriser la promotion de la langue qui n’est pas enseignée dans les écoles (exception faite à l’Alliance française où cette langue est enseignée). La majorité des ouvres centrafricaines sont écrites et chantées en sango. Si la musique moderne centrafricaine fait figure de parent pauvre, elle est cependant une richesse inexploitée de nos jours. Son rayonnement mondial – ce qui se fait suffisamment déjà bien avec la musique polyphonique des Pygmées Aka – peut être un facteur déclencheur de la découverte du pays encore méconnu. A l’heure où le développement culturel n’est pas prioritaire dans plusieurs pays africains, les artistes centrafricains doivent compter sur leurs propres moyens afin de faire connaître leur art.

De nos jours, la tendance est au MUSIKA ?

Cependant de nos jours, nous remarquons un véritable sursaut musical avec de nouvelles générations d’orchestres comme sapeke musika, lakouaga musika, 92 musika, combattant musika. La nouvelle tendance est de voir chaque arrondissement de Bangui et des provinces créer son propre groupe d’orchestre musika.

D’ailleurs, le hip hop a commencé avec l’avènement du SOUMA HIP HOP en 2007 qui est un festival réalisé par l’Alliance française de Bangui rehaussé par la présence des artistes de renommée internationale tel que Didier AWADI de nationalité Sénégalaise.

Il faut dire que le SOUMA HIP HOP avait démarré par de multiples compétitions préliminaires pour atteindre ses objectifs qui consistaient à donner plus d’entrainements et d’inspirations aux jeunes talents et faire la promotion des artistes locaux.

Il en est de même pour le concours de la chanson francophone organisé annuellement au mois de mars, à l’occasion de la Journée Internationale de la Francophonie, par l’Alliance française de Bangui en partenariat avec quelques sociétés de la place. Le but étant de galvaniser les jeunes artistes pour qu’ils soient talentueux. Les activités consistent en des interprétations des chansons francophones et quelques spectacles de danse.

En plus de ces activités qu’organise l’Alliance Française, il faut noter avec satisfaction que la création des orchestres dans les arrondissements a été encouragée par la mise à la disposition de ceux-ci d’instruments de musique et de spectacle offerts par le Président de la République au Ministère de la Jeunesse, de la Culture, des Arts et du Sport permettant à ces groupes de se produire, même souvent en plein air pour le public centrafricain.

Ce qu’il faut aussi ajouter, c’est l’aspect de l’originalité que recherchent ces jeunes en vue de montrer aux yeux du monde et des autorités nationales l’engouement pour la promotion de la culture et leur volonté à se démarquer  des autres artistes.

Côté production, c’est le miracle

Ne sort un album qui veut. Quelques jeunes producteurs font le plein, mais ils manquent de ressources à la fois financières et humaines. Le domaine de la production, il est vrai, est un casse-tête en République Centrafricaine. Et les artistes musiciens sont toujours à couteau tirés avec leurs producteurs. Les premiers accusent les seconds de se faire du beurre sur le dos des artistes. « Pas vrai, répliquent les producteurs. Il faut qu’ils améliorent la qualité de leur travail ».
Nul ne doute que la production discographique connaît la plus grande baisse de son histoire. Sur les marchés et les bacs, on ne retrouve pas assez des disques et albums centrafricains. Seul le groupe Canon Star fait quelques bonds, mais là encore, la question de visibilité se pose avec acuité. Manque d’encadrement artistique et de subvention de l’Etat, pas de sérieux dans le processus de management, les artistes Centrafricains se doivent de multiplier les énergies pour refaire surface. Une surface devenue de plus en plus glissante. De nos jours, le business et la musique font bon ménage.

En plus du problème d’organisation évoqué ci-haut, il faut savoir que la musique centrafricain peine à s’imposer sur le plan international à cause de manque de maison de production. L’amateurisme de certains artistes nous laisse  perplexe quant à l’odyssée de cette musique qui a connu beaucoup de succès à une époque de son histoire.

Il revient ainsi au Ministère de la Jeunesse, de la Culture, des Arts  et du Sports et les partenaires culturels de relancer définitivement la musique Centrafricaine en insistant sur les droits d’auteurs et en appuyant la production des jeunes artistes. L’avenir nous dira mieux sur cette musique.

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Commentaires

blaise
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Ce qui fait de nos jour defaut est que,la plupart des musiciens centrafricain sont Analphabetes ce qui réduit leur chant de réflexion, ils ignorent que la musique est l'un des moyens pour éduquer la population.Alors pour y parvenir il faut que ces musiciens prennent le temps de lire,apprendre et interpréter dans le bon sens les thèmes divers pas seulement celui d'amour.Vous voyez les grand musicien comme KOFFI,YOUSSOUNDUR,MANU DIBANGO c'est des intellectuelles voir des DOCTEURS vous écouté leurs chanson non c'est vraiment instructif.
Le gouvernement a aussi sa part de responsabilité,alors que les musiciens centrafricains prennent conscience et qu'ils aiment leurs métier,la réussite n'est pas seulement en Occident ils peuvent aussi chez eux,chez nous du courage.

Fabrice cnf de Bangui
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Le problème des artiste Centrafricains réside egalement dans leur comportement. Car un artiste doit etre optmiste et faire preuve de confiance en soit, déjas du point de vu intellectuel il ya tout un tas de lacunes. Etre artiste ou musicien ne signifie pas tout simplement tenir un micro et faire du bruit devant toute une foule, mais plutot faire véhiculer des réalité qui touche la société à travers de bonnes paroles sous de bons rythmes. Mais j'encourrage certains jeunes musiciens qui font des éfforts pour ammener un changement dans la musique centro.

Shad
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Bonjour mon frère, je suis à la recherche de la musique de votre pays, mais pourtant je ne trouve pas ce qui est assez dommage. Je suis à la recherche de la musique des bandes: Musiki, Centrafricaine Jazz, Canon Stars, Super Stars, Commando Jazz, étoiles Ouaka, Zokela, Cool Stars de Bangui,
Fiesta tropicale, Makembé. Artistes: Charlie Perrière, Sultan Zembellat, Laskin Ngomateke, Baba By-Gao, Frédéric Kangala, Bebe Matou, Delmas Kelou,
Judes Bondeze, Idylle Mamba. Où puis-je trouver un?