Les transporteurs de boroms sarete à Dakar

Article : Les transporteurs de boroms sarete à Dakar
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12 avril 2013

Les transporteurs de boroms sarete à Dakar

Dans les rues de Dakar, on retrouve souvent ces charrettes tout au long des routes. Nous avons décidé de réaliser un billet après un reportage dans la ville de Dakar sur les transporteurs des marchandises utilisant les chevaux et les charrettes et longeant les rues et artères de Dakar. Nous sommes allés à la rencontre de ces personnes de différends âges, des jeunes, adolescents et vieux qui arpentent à la longueur de la journée les ruelles à la recherche des marchandises.

La première destination a été Sacré Cœur, un quartier en pleine banlieue de Dakar. Juste à l’entrée de la Radio Sud FM, un groupe de boroms sarete se discutaient, sans doute à cause du manque de client. Trois jeunes d’une trentaine d’années ne parlant pas le français mais uniquement le wolof, ma surprise a été sans atermoiement: il s’agit bien du Sénégal, le pays du grand académicien Leopold Sedar Senghor mondialement connu. Il fallu faire intervenir notre confrère  Arouna BA, auteur du blog aronts3 hébergé sur la plateforme Mondoblog pour casser cette barrière linguistique.

Il ne s’agit pas d’un métier où n’importe qui peut exercer, un permis de conduite doit être attribué après un test basé sur la conduite et le code de la route. La conduite s’apprend souvent par le canal des propriétaires, il n y a pas une école de nos jours au Sénégal qui forme à ce métier.

La tarification dépend du poids de la marchandise et de la distance à parcourir pour arriver à destination. « On peut évidemment discuter avec le client » rassure Paul, qui a la quarantaine. « Chez nous, le client est bien traité »

Le travail de ces jeunes appelés boroms sarete est remarquable. On les voit à travers toute la ville mais pas en ville assure Aliou jeune Sénégalais, qui travaille dans une petite société qui met à la disposition des Dakarois une dizaine de boroms sarette. A la question de savoir comment les professionnels de ce métier s’organisent, il a expliqué que « Dans certains cas, les patrons mettent à la disposition des jeunes des boroms sarette et ces derniers travaillent pour eux. Dans d’autres cas, et le plus fréquent, les propriétaires eux-mêmes pilotent leurs ‘engins’».

Dans le quartier Mermoz où nous nous sommes rendus, nous avons rencontrés Paul Diouf, la trentaine. Pour ce dernier, leur métier ne les permet pas de joindre les deux bouts. Il insiste en expliquant que « par exemple aujourd’hui, depuis le matin il n’a eu que deux client car la ville est pleine de boroms sarette. Avant, nous pourrions rentrer à la maison même avec plus de 10 000 FCFA (environ 15 euros) mais maintenant, c’est difficile d’avoir 50000 FCFA (environ 7 euros)». Il a poursuivi « J’ai une famille avec 3 enfants et je ne parviens plus à assurer mon rôle de chef de famille, mais Inch Allah je vais quitter ce métier car je suis entrain d’apprendre la mécanique ».

En ce qui concerne le fonctionnement et l’organisation, il n y a pas de syndicat pour ces jeunes et pas de taxe à payer. Du coup, le métier échappe à l’état. Pour la plupart de ces conducteurs, ce travail n’est plus lucratif et il faut envisager l’exploration d’autres horizons comme l’a signifié Abdou « Je crois qu’il est préférable que je fasse autre chose car en plus de 10 ans de service, je n’ai même pas pu me payer un terrain et le futur ne s’annonce pas du tout bien. Il y a de plus de modernisation et les gens ont tendance à faire recours de plus en plus aux moyens modernes de transport que ceux traditionnels».

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