Bangui, une ville enclavée à cause du fléau d’«éffrondement des ponts»

27 février 2013

Bangui, une ville enclavée à cause du fléau d’«éffrondement des ponts»

Personne ne pouvait imaginer qu’à une époque pareille, on pourrait avoir une capitale comparable à Bangui mais c’est bien réel. Non, n’ouvrez pas les yeux mes amis, mais croyez-y seulement et vous vous rendrez compte. Un nouveau fléau a ravagé la capitale centrafricaine faisant déjà plusieurs victimes. Il y a ceux qui ont perdu des parents mais également une bonne partie de la population de Bangui, obligée de traverser ces ponts pour se rendre à l’autre bout de la capitale. Ce fléau qu’on peut appeler «écroulement des ponts » est d’être éradiqué.

Cependant, ce qui gène n’est pas du tout le fait que des ponts s’écroulent mais c’est surtout qu’on ne peut pas les réhabiliter après leur écroulement. Nous savons tous que l’écroulement d’un œuvre est lié souvent à son amortissement ou bien à d’autres facteurs endogènes, ce qui se passe dans d’autres pays notamment. Mais à Bangui, ces ponts hors d’état de fonctionnement continuent d’augmenter et Dieu seul sait quand est-ce qu’ils vont être à nouveau fonctionnels: pont de Langbashi, pont des Castors, pont Sica, pont Sapéké pour ne citer que ceux-là.

D’abord, ce sont des ouvrages qui ont datés de plusieurs années et aucun département ministériel n’a pas envisagé une prévision quant au problème qui pourrait advenir un jour, même pas le Ministère des équipements et des travaux publics. Il y a environs deux années quand le problème a été commencé, les responsabilités ont été réciproquement discutées entre d’une part la mairie de Bangui qui explique que c’est au ministère des équipements de réhabiliter  ces ponts et d’autre part à ce dernier qui rejette le tort sur la mairie se justifiant du fait que ces ponts se trouvant à Bangui, il y va de l’autorité de son adversaire. Dans une telle situation la population ne sait à quel responsable s’en tenir.

L’effondrement de ces ponts complique davantage la situation routière des habitants de Bangui : problème de transport, accidents de circulation et agression nocturne sont au rendez-vous. En ce qui concerne le transport, les chauffeurs de taxi et bus, spécialistes dans les mauvaises pratiques et réputés être des profito-situationnistes ont fait de ce problème une manière d’extorquer de l’argent aux clients. Alors par exemple quittant le quartier combattant pour se rendre à Petevo ou Bimbo à la sortie sud de la RCA, il faudrait payer au moins le double du tarif ; un premier tarif vous permet juste d’être déposé dans le meilleur des cas juste avant le pont de Langbashi dans le 6èmearrondissement de Bangui et un autre payement pour la suite. Mais la situation est encore plus catastrophique aux heures de pointe : entre 7 heures du matin et 10 heures ensuite 12 heures et 14 heures. Mais quand vous avez des impératifs qui vous obligent à respecter le timing-ce qui est difficilement respecté tant les voies même sont impraticables- vous devez vous faire violence et vous acquitter à contre-cœur de ces frais. Le pont de Sapéké par exemple a été le théâtre d’accidents en août 2012 faisant plusieurs victimes. En total on comptait 4 cas d’accidents mortels dont 2 de voiture et 2 cas des motos rien que pour le mois précité(août 2012).

Aussi dans le quartier Langbashi où se trouve un de ces ponts, les piétons sont obligés de payer une somme variant entre 25 et 50 FCFA pour traverser de l’autre côté grâce à un pont à base de planches de bois et dont la probabilité de se faire noyer lors de la saison pluvieuse dépasse le 2/3. Toujours pour ce pont, en milieu de 2012, un passage provisoire avait été réalisés mais lors des pluies d’août dernier, ce pont avait été emporté on ne sait par quel miracle une nuit. Le lendemain matin, les habitants du quartier ne savaient ce qui s’était réellement passé.

Si un projet est en cours pour le rétablissement d’un des ponts effondrés, il faut noter que d’autres ponts notamment celui sur l’avenue  Koudoukou au 5e Arrondissement qui avait déjà fait l’objet de réhabilitation après son écroulement il y a quelques années, sont en phase de délabrement avancé et ne feront que rendre la liste pléthorique. Le gouvernement doit pouvoir, en s’appuyant sur des partenaires bilatéraux ainsi que les pays amis tels que la Chine et la France, réfléchir sérieusement sur la manière de réhabiliter dans un délai raisonnable de ces ponts afin d’abréger la souffrance des Centrafricains. Sinon le pays qui est déjà enclavé le sera de l’intérieur également.

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