Sommet de l’UA contre la CPI, solidarité africaine ou protection des tortionnaires africains ?

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Sommet de l’UA contre la CPI, solidarité africaine ou protection des tortionnaires africains ?

Je n’ai jamais apprécié ces sommets des chefs d’états africains mais celui qui s’était ouvert le samedi 12 octobre est sans doute le plus inutile que je puisse connaître. Je ne le dit pas parce que je suis contre le report du procès du président kényan Uhuru Kenyatta, au contraire, je fais partie de ceux qui pensent qu’il doit assumer son rôle de président et son jugement pourra venir après. Surtout que le Kenya est un pays démocratique, on sait qu’il va quitter le pouvoir selon la constitution et pourra se présenter à Justice. Mais ce que je n’ai jamais compris, c’est cette décision qui a été soufflé en coulisse avant que la raison puisse réapparaitre à ces chefs suprêmes.


Au moment où le monde se consterne encore devant les victimes de Lampedusa et celles entre les côtes de Lampedusa et l’Ile de Malte, organiser un sommet essentiellement pour discuter du retrait de la Cour Pénale Internationale (CPI) est la chose la plus anormale. Mieux encore, il s’agit d’une manière voilée aux présidents africains de sauver leur tête. Ils sont tous hantés par le mal qu’ils ont commis, ces nombreux assassinats qu’ils se sont rendus coupables lors de leur règne. Ils ont seulement oublié que l’histoire les rattrapera toujours.


Loin de moi l’idée de dire que la CPI est une cour parfaite, elle s’est focalisée davantage sur le continent africain, notre continent qui s’est toujours fait connaitre pour tous les maux du monde. Cette cour dont dirige actuellement la femme de fer Fatou Bensouda, une gambienne a une raison de vie, celle de traquer peu importe les lieux, la durée, les sanguinaires qui se croient tout permis. Ce n’est parce que vous êtes au pouvoir que vous vous permettez de croire que tout vous est permis. D’ailleurs, dans mes folles réflexions, je me suis posé plusieurs fois la question si les présidents africains, ces dictateurs, ces sangsues dorment au moins la nuit. Ben, je pense qu’ils ont non seulement l’insomnie mais surtout qu’ils changent de domicile toutes les nuits. Je ne sais pas comment se passe chez vous, mais n’imaginez pas le passage d’un président centrafricain ou pire encore d’un Paul Biya camerounais sur une route. Tout est bloqué, même les chiens ne peuvent aboyer ! En 2011, lors d’un séjour à Douala, la malchance des voyageurs a été de choisir de voyager pendant les campagnes présidentielles et surtout le jour où Paul Biya devrait venir à Douala pour sa campagne. Même un chat ne pouvait traverser une des routes où le cortège présidentiel devrait emprunter. Conséquence, beaucoup de voyageurs se sont retrouvés hors de l’aéroport au moment du décollage de leur vol. Que des larmes pour la plupart pour ce rendez-vous manqué car l’avion ne fait pas de marche-arrière.


Bref, fait quoique paradoxale pour certains surtout pour les africains que nous sommes, habitués à ces parades présidentielles, cette petite anecdote explique la peur au ventre des dirigeants africains quant à leur sécurité. Lorsqu’on dirige un peuple, on doit être avec le peuple et pas contre le peuple. Les meurtres, exécutions sommaires, tortures sont des actes qui ne doivent pas restés impunis.

Ce qui est également paradoxale, c’est le fait que ce soit les pays des pays africains où les dirigeants inquiétés qui sont instigateurs de cette décision qui a été évité de justice. Peur de s’attirer la colère de la communauté internationale ? Ou simple bluff pour secouer la CPI, on ne saura jamais cette acharnement que nous en avons déjà parlé lors d’un précèdent billet. Pour une fois, ne voyez pas votre intérêt mais défendez l’intérêt du peuple que vous persécutez. Si les justices africains étaient capables de juger les auteurs de crimes et ce, de manière impartiale, on ne sera pas en train d’assister à cette réunion d’auto-soutien des présidents. Auto-soutien car la plupart sont déjà inquiets même avant la fin de leur règne d’un possible séjour devant cette cour.


Alors trêve, il fallait juste lancer une procédure demandant à la CPI de suspendre le cas Kenyatta provisoirement et plutôt parler de ce drame que constitue l’immigration. Je suis parfois surpris de lire les commentaires d’africains qui se laissent convaincre par la duperie des dirigeants. Ils se foutent de notre gueule. Le vrai problème à résoudre actuel est celui de l’immigration qui fait de millier de morts. Pas même une seule déclaration à l’exception de celle des autorités Érythréennes qui d’ailleurs ont indexé la responsabilité des États-Unis.


Africains, laissent ces assassins se faire juger. Ils ont tué, torturé, massacré, il est normale qu’ils répondent de leur fait devant une juridiction internationale. A moins que l’Union rendre fonctionnelle une cour africaine pour les juger, la CPI doit continuer son travail !

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Commentaires

Ladji Sirabada
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HA CES PRESIDENTS

Nelson
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pourquoi on doit faire confiance à la CPI, si vraiment ce n'est que les cas des présidents sangunaires africains qui les interresse?