Centrafrique : ces questions que tout centrafricain doit logiquement se poser

Article : Centrafrique : ces questions que tout centrafricain doit logiquement se poser
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24 août 2013

Centrafrique : ces questions que tout centrafricain doit logiquement se poser

Les temps ne sont pas bons et ce ne sont pas les rapports que dressent les organisations internationales telles que les Nations Unies ou l’UA qui vont prouver le contraire. Beaucoup de choses ont été dites mais est-ce que les centrafricains se posent les bonnes questions ? Nous allons aborder ici, quelques questions avec des éléments de réponses.

 

  • La responsabilité des événements actuels incombe uniquement aux étrangers ?

Je n’ai jamais compris la nature des centrafricains. Nous savons toujours rejette la responsabilité sur les autres au lieu de faire une autocritique. La tragédie qui continue de secouer notre pays est la conséquence d’une longue liste de mal que tout le monde sans exception, a entretenue sciemment. Pour les présidents avant-hier, c’était le président Ange-Félix Patassé qui accusait l’opposition et surtout son tombeur le général François Bozizé de l’avoir empêché de réaliser le programme qu’il avait pour ce pays malgré son bilan mitigeur au pouvoir de 1993 en 2003. Et puis, hier c’était le tour du général François Bozizé, toujours avec un bilan adouci après avoir passé lui aussi 10 ans au pouvoir. Aujourd’hui, c’est le nouveau président de transition Michel Djotodia qui accuse Bozizé d’avoir armé une partie de la population avec plus de 2000 armes. La plupart des centrafricains refusent de croire que nous sommes tous responsables de ce qui se passe. Mes compatriotes vont même directement pointer de doigt les Tchadiens et les Soudanais, une affirmation que je ne refuse pas, néanmoins pourquoi ne pas commencer par voir dans cette crise, notre responsabilité ? Pourquoi chacun, peut importe le rang social, président, ministre, maires, chômeurs, menuisiers, gardien, religieux, … ne fasse pas une autocritique ?  « Avant de prendre des poux sur la tête de quelqu’un, débarrasse-toi d’abord des tiennes»

 

  • Ces personnes qui prétendent être le sauveur du peuple, ils le sont vraiment ?

On se souvient encore comme si c’était hier. Le 15 mars 2003, le général François Bozizé qui venait de réussir son coup d’état après deux ans de rébellion a déclaré qu’il était le libérateur-comme si tous les centrafricains étaient en prison sous le régime de Patassé- après une brève cohabitation avec ses alliés, il ne se gênera pas et va se débarrasser d’eux en installant au commande que ses proches parents, amis et connaissances. Aujourd’hui, l’ancien président François Bozize ne cache pas son intention de revenir au pouvoir par tous les moyens qui s’imposent et la question qui fondamentale est de savoir s’il veut le faire pour mettre fin à la souffrance aux centrafricains surtout en appelant à la haine et à un soulèvement et en s’installant tranquillement avec sa famille en France.  Il pouvait choisir le peuple en faisant le choix de respecter les accords de Libreville qui lui offre une porte de sortie au lieu de donner un alibi à ces sanguinaires de piller, violer, massacrer, bruler à leur passage. Michel Djotodia, le chef de la coalition rebelle Seleka et actuel président de la transition n’enfreint pas à la « règle ». Au nom de la cohésion sociale et de l’union du pays, il a pris le pouvoir en affirmant haut et fort que ce sont les dérives autoritaires de son prédécesseur qui ont amené son mouvement à arriver aux hostilités et reprendre le pouvoir. Plus de cinq mois après, le peuple hérité une situation plus qu’alarmante et tous les indicateurs sont au rouge même le risque de disparition de l’état. La Seleka a réellement pris le pouvoir pour sortir la RCA du joug de l’ennemi ? Ces mouvements qui se créent à tour de bras existent vraiment pour sortir le peuple de l’impasse?

 

  • Dans l’allure où vont les choses, les acteurs de la transition sont-ils à mesure d’accomplir leurs taches ?

Décidemment, le choix des dirigeants de la transition reste discutable. Du président de la transition au premier ministre de transition en passant par le président du Conseil National de Transition, rien ne prouve qu’ils soient les hommes de la situation. Le président de transition Michel Djotodia qui a une crise d’autorité, une idée qui se concrétise avec les événements du 20 août à Boye rabe, un quartier supposé être proche de l’ancien président François Bozize. Ses décisions ne sont pas respectées par ses subalternes, pi encore au sein de sa propre coalisions la Seleka. Le premier ministre de transition qui a fait défrayer les chroniques à travers son litige avec le président du CNT sur la question de l’ordre protocolaire, un événement qui n’a rien à voir avec leurs missions. Nicolas TIANGUAY avec son gouvernement n’ont presque rien fait jusqu’à présent. Peut-être juste coordonner l’accord du prêt entre la RCA et le Congo Brazzaville ou bien aller pleurnicher auprès de l’Union européenne, l’ONU et l’Union Africaine.  Il y a eu certes des priorités qui ont été arrêtées pour la transition mais aucun des membres du gouvernement ni même le premier ministre n’a fait savoir comment faire pour arriver à endiguer ces problèmes centrafricains dont l’ampleur laisse plus d’un perplexe. Et enfin, le président du CNT Alexandre Ferdinant Guendet qui décidemment ne comprend pas bien ses prérogatives.  Il devrait être du côté du peuple en sa qualité de président de l’organe qui fait office d’assemblée parlementaire, par exemple en exigeant du gouvernement le rétablissement rapide de la sécurité sur tout le territoire et en ramenant la paix en Centrafrique, faire des déclarations fermes à l’encontre des événements comme ceux qui se sont déroulés à Boy Rabe. Mis a part la rédaction des documents de base du CNT dont la charte, la mise sur pied d’une Cour Constitutionnelle de transition, on se pose la question de savoir ce qu’ils font au CNT.

 

  • La laïcité de la RCA est-elle en danger ?

Même si le président Michel Djotodia avait fait une intervention lors de la rencontre des acteurs religieux en précisant que la RCA est et restera un pays laïc, le baromètre laisse à réfléchir. Les ingrédients ne sont pas réunis pour qu’on parle déjà d’islamisation de la RCA cependant, certains éléments de la Seleka font croire à la population le contraire. On peut citer comme illustration, l’interdiction de l’élevage et de la vente de la viande de porc à Sibut et à Galo. Les chefs de guerre de la Seleka qui se sont partagés la RCA comme l’Afrique partagé lors de la conférence de Berlin, imposent leurs lois à qui veut l’attendre sans pourtant se gêner à cause du manque d’autorité. On a parlé à la radio de cette interdiction de cette élévation et vente de la viande de porc mais aucune autorité ne s’est levée pour assurer la population et prendre des mesures drastiques à l’encontre de telle initiative afin de dissuader ceux pour qui, l’idée effleurerait.  Comme l’a souligné un confrère sur le site de La nouvelle Centrafrique (LNC), la Seleka a été constituée comme force rebelle de conquête de pouvoir et non comme force d’occupation et encore moins comme force politique ou administrative, tout pourrait être à craindre avec cette allure où vont les choses.

 

  • Est-ce qu’on a besoin de s’entretuer pour faire ramener la paix chez nous ?

La paix n’est pas seulement un esprit mais il doit être un comportement. On n’a jamais besoin de s’entretuer pour faire ramener la paix chez nous. Aucun pays ne s’est développé grâce à la guerre ou à un coup d’état. Nous devrions comprendre que nous devons apprendre à vivre ensemble sinon nous allons tous mourir. Chaque centrafricain où qu’il se trouve, quelque soit son origine, son ethnie, son village, sa préfecture doit s’approprier la paix et ses valeurs. Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme des animaux. Ce ne sont pas ces quelques dirigeants qui vont nous ramener la paix, c’est à nous de les imposer cette valeur en les faisant comprendre que nous ne voulons plus de guerre chez nous car on n’a en marre. On ne veut plus de cette vie où la valeur de la personne humaine ne tient qu’à un bout de fil, où chaque jour fait naître de nouvelles craintes dans nos cœurs. Cette vie où le moment est grave et le lendemain incertain. Nous devons nous impliquer davantage à travers notre comportement, nous devons nous auto-sensibiliser pour arriver à nous sn sortir de cette tragedie, une tragédie qui dépasse tout entendement de l’homme. Nous devons apprendre à se pardonner, à se serrer la main, à faire mieux que les Rwandais après le génocide, à donner le meilleur de nous-mêmes pour que la transformation de la mentalité ne soit pas un mot vain mais une réalité.

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