Je suis président africain, je ne veux pas être jugé car c’est à moi de juger

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Je suis président africain, je ne veux pas être jugé car c’est à moi de juger

Combien ils sont, on ne comptera pas assez. Ces présidents africains qui ne cessent de violenter leur peuple, un peuple qu’ils ont juré de défendre et de conduire à bon port. En Afrique, le titre de ce billet fait le buzz car les présidents africains se croient au dessus de la loi. Pourtant, les juristes aiment dire, « nul n’est censé ignoré la loi ». D’autres encore expliquent que, après la loi, c’est le mûr.

 

 Il suffit de faire un tour sur le site de la CPI, cette Cour Pénal Internationale que les dirigeants africains ont finalement decidé de renier car ils se sont rendus compte que la plupart des mandats sont lancés contre les africains. Cette opposition ou bien la mise en cause de cette prestigieuse cour qui a fait couler beaucoup d’encre lors d’un sommet de l’Union africaine tenue à Addis Abeba.

Dans mes folles réflexions, je me suis aussi posé la même question que nos dirigeants sur le véritable de ce tribunal que mes compatriotes connaissent très bien grâce à l’affaire Jean-Pierre Bemba. Cette question m’a parut dénué de sens vu les atrocités que nos dirigeants commettent chez eux. En Afrique, il est presque impossible pour un président d’avoir les mains tachées. Je me suis demandé si Macky Sall aura un casier vierge à sa sortie ! Quand on est président en Afrique, on doit VRIAMENT régner. Vous savez ce que veut dire régner chez nous, ben cela veut dire qu’il faut s’imposer, se faire respecter. Et pour faire asseoir son autorité, un dirigeant africain ne passera pas par mille chemins : on préfère faire mieux que les colons, on tue, on emprisonne arbitrairement, on accuse nos opposants ou détracteurs d’intelligencia à un coup d’état ou mieux encore d’auteur ou co-auteur d’une déstabilisation du pays. Les motifs ne manquent surtout pas. Tous les moyens sont permis pourvu qu’on arrive à faire taire définitivement si possible ces épines qui ne cessent de piquer.

Mais lors de mes réflexions, j’ai pu me faire une idée de la peur qui traverse souvent les dirigeants africains les amenant toujours à faire recours à l’ultime chemin, s’accrocher au pouvoir et ne pas le quitter d’une semelle. Les présidents en Afrique ne veulent pas abandonner le navire juste pour une raison simple : ils ont fait assez de mal au point d’avoir peur de l’avenir sans ce pouvoir qui devient au bout du temps, leur seule raison de vivre. Et, il faut être bête pour remettre le pouvoir alors qu’on signe notre mort par la même occasion. Toutes ces victimes, ces personnes qui ont été séquestrées, emprisonnées arbitrairement, torturées et qui ne sont pas morts attendent juste le moment opportun pour prendre leur révenge. Et surtout dans tout cela, c’est la CPI qui est la plus bénéfique : ouverture d’une enquête en vue de réunir les preuves pour une éventuelle poursuite judicaire contre X. Ce X représente souvent un dignitaire du pouvoir.

L’organisation judiciaire d’un pays autorise qu’une enquête soit ouverte à l’encontre d’un ancien président afin de découvrir d’éventuelles preuves dans sa culpabilité. Cette organisation combien acceptée par la constitution n’est mise en cause par un président que lorsque ce dernier n’est plus aux règnes. Il y voit pareille une arme qu’il tenait le déclencheur mais inversée dans sa situation actuelle où il se trouve pointé par l’arme. Il n’est pas interdit de se soumettre à cet exercice judicaire qui peut mettre en cause tout citoyen. D’ailleurs, si vous n’avez rien à vous reprocher, pourquoi ne pas vous soumettre ?

Donc ne vous trompez pas. Si Hissein Habré qui a bénéficié jusqu’à une date récente d’une liberté et ses avocats s’opposent à son incarcération, il a sans doute raison. D’ailleurs, vous devriez sans doute écouter l’ancien président centrafricain François Bozize qui, malgré sa triste prison de Bossembele, refuse de reconnaître les assassinats qui ont eu lieu dans cette partie de la RCA en balayant le mandat d’arrêt international lancé à son encontre. Ce dernier a raison aussi. Tous ces dictateurs africains qui aujourd’hui sèment la terreur chez eux, ne se gênent pas pour le moment malgré le forfait qu’ils commettent sur de paisibles citoyens. Tous ont raison à cause de ce principe africain : je suis président africain, je ne veux pas être jugé car c’est à moi de juger. Messieurs les présidents, prenez votre courage à deux mains et affrontez la justice de vos pays pour prouver votre innocence.

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Commentaires

cireass
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[Messieurs les présidents, prenez
votre courage à deux mains et
affrontez la justice de vos pays
pour prouver votre innocence.] Est-ce qu'il y a de justice d'abord? Rien n'est encore sûr !

Baba MAHAMAT
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Quelque soit la durée de la nuit, le soleil apparaitra mon frère Thierno. La justice africaine n'existe que de nom mais avec le temps et surtout ce changement de mentalité et surtout le changement génerationnel, il sera possible d'ici quelques années de réaliser ce qui est jusqu'à présent un rêve pour les Africains.
Baba

Osman Jérôme
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Je me rappelle avoir lu quelque part que : « Les hommes ne peuvent pas gouverner sans rendre compte à Dieu et à d’autres hommes ». Donc, consciemment ou inconsciemment, tout le monde est jugé pour ses actes. Ne vous occupez pour la justice des hommes.