La LRA ou l’AQMI de l’Afrique Centrale
La comparaison entre AQMI au Maghreb qui sévit dans les régions du Sahel et en Afrique de l’Ouest et le groupe terroriste LRA est sans équivoque. Entre un groupe terroriste enlevant des personnes et parfois demandant des rançons ou exécutant ses otages ou bien faisant des attentats occasionnant de lourds dégâts humains et matériels et l’autre qui pille, viole, exécute sommairement des personnes en imposant ses règles, il n’y a pas de différence. Mais cette indifférence, la plupart d’entre nous ne la voyons pas, et c’est bien dommage !
Historiquement, il y a quelques années quand AQMI a commencé ses opérations, personne ne pouvait imaginer la montée fulgurante de ce groupe. Ce dernier perpétrait des attentats dans certains pays du Maghreb notamment en Algérie et en Tunisie mais les choses se sont très vite accélérées. Le Sahel, une région désertique que partagent certaines nations Africaine est devenue le théâtre des opérations d’AQMI et de ses alliés. Avec la crise Malienne qui est loin d’être à son terme, la situation se détériore de jour en jour.
En Afrique centrale, AQMI a trouvé son équivalent, c’est la LRA (Lord’s Resistance Army, Armée de Resistance du Seigneur) de Joseph Kony est un mouvement en rébellion contre le gouvernement de l’Ouganda, créé en 1988, deux ans après le déclenchement de la guère civile ougandaise. Joseph Kony et ses hommes qui se comptent par milliers ont commencé en Ouganda, chassés par l’Armée Ougandaise, ils se sont déplacés en République démocratique du Congo(RDC) avant de regagner la République Centrafricaine qui servira de base arrière et peut-être base définitive de ses opérations. Joseph Kony entend renverser le président ougandais, Yoweri Museveni, pour mettre en place un régime basé sur les dix commandements et la Bible. L’incapacité des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et son effectif très réduit, le manque de logistique et son inexpérience face à ces terroristes jugés se comportant comme des cannibales et sanguinaires sans pitié n’ont fait que renforcer la thèse que Joseph Kony a trouvé un terrain propice pour sa survie. Hors, c’est une partie de la population qui paye la lourde tribu au prix de leur vie. Les attaques se sont intensifiées contre ces pauvres habitants des provinces. Entre janvier et mars 2012, la LRA a mené au moins 53 nouvelles attaques en RD Congo et en RCA, au cours desquelles elle a enlevé 90 civils et en a tué neuf autres, d’après les dernières recherches effectuées par Anneke Van Woudenberg de Human Rights Watch en RCA et des informations publiées par les Nations Unies. Le gouvernement centrafricain, l’Union Africaine (UA), les Nations Unis et exceptionnellement des Etats-Unis, se sont engagés pour venir à bout de cette organisation terroriste. C’est ainsi qu’une force de lutte contre la LRA a vu le jour et l’envoi d’une centaine de conseillers militaires Américains pour aider à traquer ces hors la loi.
Et ces personnes qui ne savent à quel saint se vouer
Les populations des régions de Zemio, Obo, Bangassou et Mobaye n’inspirent plus à la quiétude qui les caractérisait autrefois. Qui veut sauver sa vie doit quitter son village car les éléments de la LRA, divisés en groupuscule sont devenus omniprésents dans ces régions. En illustration, deux sœurs de la ville d’Agoumar, âgées de 43 et 62 ans, ont raconté à Human Rights Watch qu’elles étaient parties pêcher le 27 février dernier lorsque la LRA les a enlevées. Elles ont été capturées par un groupe de trois combattants, qui les ont forcées à transporter du miel, des cacahouètes et de lourds sacs de farine qui avaient été volés dans un grenier à céréales voisin. La situation des civils est plus que préoccupante.
La fin des opérations de la LRA est proche ?
Il est difficile dans les conditions actuelles d’affirmer que les exactions de la LRA seront bientôt terminées. Il y a quelques mois, les campagnes médiatiques avaient permis de sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur le danger que représente ce groupe terroriste. Cependant, malgré le déploiement d’une force régionale pour les traques, les éléments de la LRA, divisés en petits groupes continuent de sévir dans certaines zones. Depuis début septembre 2012, on assiste à plusieurs attaques des éléments de Joseph Kony dans la région du sud-est de la République centrafricaine. L’Armée ougandaise avait signalé la présence du général, n°3 de la LRA, Dominic Ongwen dans la zone. L’armée ougandaise a indiqué qu’elle suspectait que Joseph Kony se cache dans la région du Darfour au Soudan avec environ 100 à 150 combattants, des membres de sa famille, ainsi que des enfants et adultes que la LRA a enlevés.
Il est important que des efforts soient déployés par tous les états concernés par ce groupe terroriste, par les différentes organisations internationale, régionales, sous régionales pour qu’on parvienne à la fin de la souffrance de nos parents se trouvant dans les zones prises en otage par la LRA.
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