L’électricité, une denrée rare en Centrafrique favorisant l’émergence d’un nouveau commerce juteux !

Article : L’électricité, une denrée rare en Centrafrique favorisant l’émergence d’un nouveau commerce juteux !
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19 novembre 2012

L’électricité, une denrée rare en Centrafrique favorisant l’émergence d’un nouveau commerce juteux !

A Bangui, les petites structures de recharge des appareils téléphoniques utilisant les groupes électrogènes ont remplacé l’ENERCA (ENERgie CentrAfricaine, société s’occupant de la production et de la distribution de l’électricité en Centrafrique) face à l’incapacité de cette dernière à desservir les ménages. Ce commerce qui a fait son apparition récemment est devenu un eldorado pour certains jeunes. On se souviendra certainement, de l’avènement des cabines téléphoniques avec notamment les services d’appel et de transfert de crédit qui a fait son apparition il y a quelques années. Ces cabines avaient permis à beaucoup de jeunes centrafricains de se faire de l’argent souvent de manière malhonnête car les prix de communication pouvaient être majorés par les agents de cabine comme bon leur semble. Avec l’implantation des sociétés de téléphonie et la démocratisation du secteur de téléphonie, les consommateurs ont bénéficié des offres exceptionnels allant de l’achat des téléphones à des avantages sur les cartes sim. La tendance est maintenant aux structures de charge de batteries.

Les vielles installations de l’ENERCA à Bangui vers Gobongo, Photo © Journal de Bangui

« Peu importe mais pourvu que mon téléphone soit toujours allumé pour que je puisse recevoir des appels et surtout biper un partenaire » -au sens figuré du terme-, parole d’un jeune centrafricain qui a donné son avis sur la rareté du courant électrique à Bangui. Mais tout le monde ou presque me dira que c’est un problème africain. Et bien, on accepte quand même car le problème énergétique est généralisé en Afrique.

Et c’est vrai qu’en Centrafrique en commençant par Bangui, la plupart des kiosques de cabines téléphoniques sont transformés en cabines de charges batteries dans les grandes villes.  La raison est toute simple, c’est d’abord un commerce juteux qui ne nécessite pas de renouvellement immédiat des « matières premières », ensuite en Centrafrique, il faut savoir que l’électricité est une denrée extrêmement rare. Je vais m’expliquer, d’abord je parle de matières premières car contrairement aux crédits qu’il faut recharger périodiquement avant d’être opérationnel, en charge batterie, il faut juste s’assurer d’avoir un bon groupe électrogène, et puis le tour est joué.
Selon Steve.A LENGUENDIAT, Consultant et Formateur en Marketing/Communication interviewé par le Journal de Bangui, «l’offre en fourniture d’électricité n’arrive pas à suivre la demande qui croit à une vitesse en yoyo , de 50 abonnés en 1950 à 25 000 abonnés qui pourra passer à 35 000 abonnés avec le projet de 10 000 branchements sociaux sur financement Union Européenne –CEMAC (2008-2012) et au-delà de 50 000 connectés avec les dizaines de milliers de branchement illicite qui pose un casse-tête à l’ENERCA et est en grande partie responsable des problèmes d’énergie électrique en République Centrafricaine ».

Les contestations des jeunes revendiquant le mardi, 14 juin 2011 l’eau et l’électricité devenues une denrée de luxe depuis plus d’une semaine dans leur localité. «Trop c’est trop», déclarent les jeunes du 5ème Arrondissement de Bangui qui sont obligés de prendre le contrôle de la rue pour faire entendre raison aux autorités centrafricaines. Mais leur revendication a accouché d’une souris et la contestation a été dispersée.

On se souviendra qu’il y a quelques années, certains quartiers subissaient un délestage d’environ 1 heure par jour pour permettre de desservir les autres secteurs de Bangui, équitablement selon les responsables de l’ENERCA. Mais de nos jours les choses se sont empirées. Surtout après la maintenance de l’usine de Boali 1 qui alimentait en grande partie la capitale centrafricaine en 2010. A cette situation lamentable des habitants de Bangui, il faut surtout ajouter l’inexistence des infrastructures électriques dans la majeure partie des provinces. La ville de  Boali, semble être pratiquement la seule ville de la province à bénéficier de cette denrée rare, certainement parce qu’elle héberge les vieilles turbines et les installations électriques. Le phénomène des groupes électrogènes avait commencé surtout dans les provinces vers les années 2000 dans les zones diamantifères notamment Bria, Carnot, Berberati, … avant de regagné la capitale Bangui. Pour la plupart des habitants de Bangui et surtout ceux des quartiers de Pétevo et Bimbo, la situation n’est pas tolérable. Chargé la batterie de son téléphone à 150 ou 200 FCFA (0,22 ou 0, 30 euros) est devenu une habitude imposée aux habitants de Bangui. En entendant que le problème d’électricité soit résolu, les habitants de Centrafrique sont obligés de profiter des services des groupes électrogènes même si, au risque de pollution de l’air par le dégagement de la fumée dégagée.

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Commentaires

Cynthia NAZITA
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Le bleme d'electricité en Centrafrique n'a fait que duré et il faut que les autorités politiques et administratives prennent leur responsabilité en main en paliant à cela. c'est notre espoir le plus absolu. merci Baba pour cet article