15 octobre 2012: Journée Mondiale des Paysannes, que retenir en Centrafrique?

Article : 15 octobre 2012: Journée Mondiale des Paysannes, que retenir en Centrafrique?
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15 octobre 2012: Journée Mondiale des Paysannes, que retenir en Centrafrique?

La commémoration chaque année, de la Journée Internationale de la Femme Rurale est une occasion pour nous de jeter un coup d’œil à la situation de la condition de femmes vivantes dans les provinces.

En RCA, même si cette journée est passée inaperçue, il est de notre devoir de nous poser quelques questions sur les conditions des femmes, de nos mères qui vivent dans des conditions lamentables. La femme Centrafricaine a vécu ces dernières années dans la peur, la souffrance, l’humiliation, etc.

Nul ne peut ignorer que c’est à travers ces braves femmes rurales que nous avons nos nourritures quotidiennes. Elles sont des battantes qui se lèvent très tôt le matin et rentrent très tard à la tombée de la nuit, pour les travaux champêtres afin de mettre leurs récoltes en vente pour la population de Bangui et des grandes villes Centrafricaines.

Au sud du pays, la Femme Rurale est en proie avec son entourage à cause des accusations diverses notamment la sorcellerie et l’envoutement. Plusieurs femmes de cette partie de la RCA, souvent à cause de leur vieillesse ont été torturées ou/et battues à mort, maltraitées et même enterrées vivantes. Le dernier cas en date est celui qui s’est produit à Kapou II le 12 septembre 2012, une localité située à 40 kilomètres de Bangui à la sortie Sud de Bangui où deux femmes accusées de sorcellerie ont été enterrées vivantes dans le silence des autorités administratives de la localité. C’est ainsi que certains responsables publics avaient été interpellés, quelques chefs de quartiers mis en garde de vue et une enquête a été ouverte pour mettre la lumière sur cette affaire afin connaitre la vérité.

Cependant, au Nord de la RCA, la situation est plus que dramatique. Les différentes rebellions ainsi que les forces étrangères présentes sur cette partie du pays ont rendu la vie invivable à la population, aux femmes et enfants en particulier. Les groupes terroriste de la LRA (Lord Resistance of Army, Armée de Résistance du Seigneur) de Joseph KONY et rebelle FPR (Forces Populaires pour la République) du Tchadien Baba LADE ont monopolisé cette zone et imposent leurs règles depuis quelques années déjà. Les victimes se comptent par milliers et la fin de ses exactions n’est pas pour bientôt. Pour la force terroriste LRA-une rébellion ougandaise qui s’est déplacée en Centrafrique après avoir fait ses débuts en Ouganda puis chassée pour se retrouver en RDC et maintenant en RCA- malgré les efforts déployés par le gouvernement centrafricain, la présence de l’armée ougandaise, l’envoi d’une centaine de conseillers militaires américains, la mise en place d’une unité de police constituée(UPC) regroupant les forces Tchadienne, Centrafricaine et Soudanaise, l’appui des Nations Unies et le mandat international contre son chef Joseph KONY, les éléments de la LRA repartis en groupuscule continuent de semer la zizanie et la terreur sans être inquiétés.

Un autre groupe, celui du Chef rebelle Tchadien le général Baba LADE du FPR a sévi pendant plusieurs mois dans les régions telles que Kaga Bandoro, Bambari, … avant de déposer les armes au mois d’out dernier et s’est rendu aux autorités centrafricaines. Baba LADE a déclaré avoir trop souffert en brousse et que l’heure est venu pour lui de se rendre et de rentrer au Tchad. La souffrance des familles endeuillées et des victimes de ce groupe de malfrats ne peut être comparée à celle de celui de Baba LADE qui n’a pas compris que nous sommes à l’heure de la démocratie et que la force n’a plus sa place dans le monde actuel. Ces paysans qui vivaient en harmonie ne demandant rien d’autre que la paix, étaient obligés de payer des cotisations imposées par le FPR, maltraités et déposséder de leurs biens.

Il y a aussi les autres rebellions nationales qui pillent, tuent et brûlent des villages entiers faisant des victimes innombrables. Et aussi les forces gouvernementales qui ne cessent de terroriser la population des arrière-pays à cause de leur appartenance ethnique, régionale ou religieuse. A quand la fin de ces atrocités ?

Dans presque la totalité des provinces, les femmes perdent leur vie en accouchant à cause de manque d’infrastructures adéquates notamment des maternités ou de matériels pour les interventions d’urgence. On n’oubliera jamais ces femmes qui sont battues tous les jours par leurs maris, celles également qui n’ont pas accès aux premiers soins à cause de manque de cadres d’accueil.

Dans toutes les situations, ce sont les femmes et les enfants qui peinent car impuissants.

A toutes ces femmes-là, nos pensées ont vers elles car elles n’ont pas choisi de vivre dans la peur et la souffrance quotidienne et qui les subissent. A ces femmes-là, il faut avoir une conscience et les venir en aide car ce sont des êtres vivants comme nous qui ont le droit de vivre dans la dignité humaine et le respect de la personne. C’est un cri de détresse à l’endroit de toutes les personnes de bonne volonté ainsi que les humanitaires sans oublier le gouvernement pour œuvrer afin de d’éradiquer toutes forces nuisibles et améliorer les conditions de vie de la femme Rurale.

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